Le Surentrainement
Le surentraînement est le reflet d’une trop grande sollicitation physique ou/et mentale au détriment des périodes de récupération et de surcompensation. Il se traduit par une diminution durable (au moins 15 jours) du niveau de performance, alors que la quantité d’entraînement et les temps de récupération ne sont pas profondément modifiés.
Principe de l'entrainement et surcompensation
L’amélioration de la performance au travers de l’entrainement se découpe en 3 phases :
1/ La phase de désadaptation ou diminution des capacités: La charge de travail est conséquente, ce qui entraîne une désadaptation de l'organisme et une baisse du niveau de performance. C'est en quelque sorte la période de travail.
2/ La phase d'adaptation : C'est la phase où l'organisme commence à s'adapter aux stress des entraînements et même si la charge de travail reste conséquente, le niveau de performance commence à augmenter. C'est la période où vous faites de grosses séances mais vous sentez que la forme n'est pas loin.
3/ La phase de surcompensation : C'est la phase recherchée. Le principe est de soulager l'organisme en réalisant des séances moins traumatisantes afin de faire chuter la fatigue et/de bénéficier des adaptations des phases précédentes. Le niveau physique est supérieur au niveau de base.
Le principe de surcompensation est le phénomène qui permet à l'organisme, après avoir subi un stress, de développer une capacité fonctionnelle supérieure. C'est un mécanisme de réadaptation qui permet, après avoir réalisé une période de récupération, de générer un plus haut niveau de performance.
Comment arrive-t-on au surentrainement ?
Ce processus de progression ou de surcompensation peut être perturbé voire ne pas se produire par l’accumulation de plusieurs phénomènes :
- Entraînement trop dur , surcharges professionnelles et privées, manque de sommeil , alimentation inadéquate, monotonie de l’entraînement, trop de compétition, autres facteurs. On parle de surmenage.
- par une une mauvaise gestion de la charge d'entraînement notamment au niveau de l’ accroissement qualitatif ou quantitatif trop rapide, de la récupération insuffisante et de l'exigence technique trop élevée avec des mouvements difficiles vis à vis des capacités d'analyse. Par ailleurs, l’affectif du pratiquant et de son répertoire gestuel acquis rentrent en jeu.
On assiste à une chute de la performance alors que la charge d’entrainement est identique.
On caractérise ce phénomène de surentrainement qui est une forme sévère de l’inadéquation de l’entrainement vis à vis de la capacité physiologique et métabolique de l’individu.
Comment identifier un sportif en surentrainement ?
Selon l’activité pratiquée, les symptômes de surentrainement ne sont pas les mêmes.
On distingue en effet deux "formes" de surentrainement :
- de type sympathique lié à des activités de force et de vitesse. Les symptômes sont identifiables tels que par exemple la surexcitation, la fatigabilité, les troubles du sommeil avec sueurs nocturnes , le pouls accéléré et un métabolisme accru.
- de type parasympathique lié à des activités d’endurance :
Plus insidieux, les symptômes sont moins facilement identifiables. On note entre autres un état général d’inhibition avec des phénomènes de bradycardie, de fatigabilité et des temps de réaction ralentis.
Néanmoins, un contrôle simple peut être effectué et permet d’apporter une première indication sur votre état de forme : la fréquence cardiaque au repos.
En cas de surentrainement, dans sa forme sympathique, la fréquence cardiaque au repos augmente. Dans la forme parasympathique, la fréquence cardiaque au repos diminue.
Comment remédier aux conséquences du surentrainement ?
Le repos, le maître de tous les maux.
Le traitement pour le syndrome de surentraînement est le repos. Plus longue est la période de surentraînement, plus longue est la période de repos. Par conséquent, il est très important de le détecter précocement. Si le surentraînement n’a eu lieu que sur une courte période de temps (3 à 4 semaines), une interruption d’entraînement de 3-5 jours est généralement suffisante. Après, les séances d’entraînement peuvent se résumer à une alternance entre jour de travail et jour de repos. L’intensité de l’entraînement peut être maintenue mais le volume total doit être plus faible. Il est important que les facteurs qui ont menés au surentraînement, soient identifiés et corrigés. Sinon, le syndrome de surentraînement refera très certainement son apparition. La période de récupération par alternance doit continuer durant quelques semaines et, ensuite, une augmentation du volume est possible.
Dans les cas les plus graves, le programme d’entraînement peut être interrompu durant plusieurs semaines, et l’on doit prendre quelques mois de repos.
Comment prévenir le surentrainement ?
Comme pour toute autre question de santé, la prévention est la solution. Une augmentation graduelle et bien équilibrée de l’entraînement est recommandée. Le planning d’entraînement que l’on appelle périodisation permet de varier la charge d’entraînement au cours de cycles construits sur des phases de repos obligatoires. Durant les phases de séances d’entraînement intenses, l’athlète alterne travail par intervalle d’intensité élevée avec travail d’endurance de faible intensité. Cette approche est utilisée par de nombreux athlètes dans beaucoup de disciplines sportives. Un carnet d’entraînement est la meilleure méthode pour suivre les progrès. En plus de conserver une trace de l’intensité et de la distance, l’athlète peut enregistrer sa fréquence cardiaque de repos matinale, comment il ressent la séance d’entraînement, et le niveau de fatigue musculaire et de douleur. Les deux derniers facteurs peuvent être notés sur une échelle de 1 à 10 comme cela se fait généralement.
Sportivement,
Virginie.